Ma compréhension des textes de Claire Gondor a évolué au fil du projet, tout d’abord par la mise en relations des poèmes étudiés avec leurs textes originaux, qui m’a apporté une dimension supplémentaire au poèmes, par exemple pour le poème "Moi-plus-que-mort", avec le poème original "Je n’ai plus que les os" de Pierre de Ronsard, qui m’a permis de mieux interprété et appréhender le texte.
On peut lier certains poèmes de Claire Gondor avec les thèmes du programme. Par exemple, on peut établire un lien antre le poème Sinusoïde et l'axe du programme "Les expressions de la sensibilité", car le poème traite d'un tumulte passionel, romantique des émotions et de la sensibilité; "c'est la faite foraine de l'ecclésiaste" ou encore "les veines à chaud / les veines à froid".
Lors du déroulement du projet, avec la musique, j’ai été forcée de trouver les bons moments, les mots clefs de le poème que j’interprétait, moi-plus-que-mort, pour faire des pauses, marquer des intonations, des changements de temps, répartir le temps de parole avec mon groupe. Ainsi, j’ai dû décomposer le poème, et à force de le répéter, j’ai appris à le connaitre et à en faire ma propre interprétation. En groupe, nous avons du collaborer afin de se mettre d'accord sur une interprétation commune à mettre en mouvement.
Etant donné ma condition physique handicapante et le faite que j’ai manqué la première séance de chorégraphie avec mon groupe, je n’étais pas particulièrement motivé à l’idée d'effectuer une chorégraphie devant du monde. Pour autant, j’ai pu finir par réaliser tout les mouvements de la chorégraphie de mon groupe sans grands problèmes. Ainsi, la danse m’a permis d’échanger plus avec les élèves de mon groupe, et a permis de me motiver à d’avantage littéralement me "bouger", ainsi qu'à pratiquer un peu plus d’activité physique.
La visite de la Biennale de la danse est pour moi rentrée en relation avec les autres parties du projet car l'atelier du matin à pu nous servire d'entrainement à la partie mise-en-mouvement du projet, et m'a permis de prendre plus confiance dans mes mouvements, de ne pas hésiter à paraitre "ridicule", en marchant en canard ou en se roulant par terre.
J'ai beaucoup apprécié le spectacle de l'aprés-midi No Reality Now, à la fois la perfomance chorégraphique des danseurs dans le monde "réel", et à la fois leur alter-egos numériques. J'interprète le spectacle comme un rituel funéraire, du passage entre la vie et la mort. Dans le monde "réel", le personage de la mort parait être un humain presque malade, habillé en t-shirt et pantalon noir, mais dans le monde numérique, dans "l'au-dela", il a une apparance beaucoup plus fantastique, qu'il soit une sorte de faucheuse squelettique ou un loup. La défunte a elle aussi une apparence simple dans le monde "réel", au début recouverte d'un linceul, puis habillée avec des lambeaux de vétement beige, faisant penser à une peau qui se détache. Son alter-ego numérique est une sphère réfléchissante, symbole que l'humain mort n'est déjà plus qu'un concepte, qu'elle a abandonné son enveloppe physique. Le dernier personage, la Chamane, est le passage entre la vie et la mort, entre le monde "réel" et numérique. Elle est habillée de la même façon dans les deux mondes, symbolisant l'intermédiaire.
J’ai eu l’impression d’expérimenter ma propre recherche de moi par la réécriture d’un poème, auquel j’ai été insatisfaite avec le résultat, car je trouvais que justement, je n’ai pas mis assez de "moi" dans ma réécriture, que le résultat est assez impersonnel par rapport à moi.
Parmi les expériences culturelles qui nourrissent la réflexion sur le moi, j'ai pu voir le film Oldboy (2003) du réalisateur sud-coréen Park Chan-wook, qui retrace l'histoire d'un homme, Oh Dae-su, emprisoner pendant 15 ans dans un appartement, sans contact humain. Une fois libéré, il planifie sa vengeance, une vengeance qui se transforme en quête de vérité et d'identité lorsqu'il apprend qu'il a eu une partie de sa mémoire effacée par le commanditaire de son emprisonement. Lorsqu'il apprendra ce qui s'est réelement passé, il finira par se couper la langue et se faire hypnotiser pour encore oublier.